Hier,

Le Lycée Victor Schoelcher

Plus qu’un Lycée, un véritable « document historique »

Le poète et député-maire honoraire de Fort-de-France, Aimé Césaire, a appelé à sauver le lycée Schoelcher avant sa mort en le classant «bâtiment historique», dans une lettre adressée à la ministre de la Culture, Christine Albanel.

«Construit dans les années 1930, cet ensemble présente un intérêt majeur dans l’histoire de l’architecture du 20ème siècle sur le plan international. Les îles de la Caraïbe ont constitué un laboratoire d’expérimentations architecturales et urbaines à cette époque», a précisé l’homme de lettres martiniquais dans sa lettre à Christine Albanel.

Le poète de la Négritude a souligné l’importance du lycée pour «le patrimoine martiniquais» et le passage par ce lycée d’un «grand nombre de Martiniquais de renom qui y ont fait leurs études. Le lycée Schoelcher est devenu un monument historique que nous devons garder à tout prix, véritable document historique». Ce lycée est selon lui «l’affirmation d’une fidélité et l’affirmation d’une doctrine». Aimé Césaire

Le lycée tient son nom de Victor Schoelcher, député de la Martinique et de la Guadeloupe entre 1848 et 1850. En tant que président de la commission d’abolition de l’esclavage, Victor Schoelcher est l’initiateur du décret du 27 avril 1848 abolissant l’esclavage en France.

Victor Schoelcher jusqu’à la fin de sa vie demeure un humaniste. Fervent défenseur d’une république démocratique et sociale, il lutte contre l’analphabétisme, pour une instruction publique laïque et gratuite.

En 1884 il fait don d’une partie de sa bibliothèque personnelle à la bibliothèque qui porte son nom à Fort de France, à la condition qu’elle soit ouverte à tous, en particulier pour l’instruction des anciens esclaves noirs. Malheureusement la plupart des livres seront détruits par l’incendie qui ravagea Fort de France en 1890.

Victor Schoelcher meurt à Houilles dans les Yvelines le 25 décembre 1893 et entre au Panthéon le 20 mai 1949.

Le 28 février 1902 le Décret promulgué 6 avril, donne au Lycée de Saint Pierre le nom de Victor Schoelcher est transféré à Fort de France à la Caserne Bouillé (externat colonial).

Le site actuel est retenu dès 1919 pour la reconstruction du Lycée. Les travaux débutent vers 1920 au flanc du Morne « Abellar » en terrasses, dominant la baie de Fort de France et le centre-ville, dans une architecture dite « Coloniale ». Le lycée Victor Schoelcher ouvrira ses portes en janvier 1937.

Aujourd’hui, Plus qu’un Lycée, une Institution ouverte sur le monde,

Le lycée Schoelcher, établissement scolaire « historique » de l’académie de la Martinique, après de trop longues années de fonctionnement « hors » les murs, va bénéficier de la rénovation définitivement achevée à la rentrée scolaire 2021 / 2022.

L’architecture très contemporaine dans laquelle s’insère harmonieusement des pans de bâtiments de la construction d’origine, crées des conditions de fonctionnement et un cadre spatio-temporel qui auront nécessairement une forte incidence sur le projet de développement pédagogique et éducatif, les besoins en ressources humaines à mobiliser, les partenariats nouveaux à engager.

Le lycée Schoelcher, par delà la volonté louable d’assumer son héritage doit pouvoir s’inscrire dans un contexte de mondialisation fondé sur la maîtrise des nouvelles technologies, l’ouverture culturelle et l’affirmation de son ancrage dans la Caraïbe et les Amériques

Les élèves pourront ainsi trouver les conditions optimales favorisant l’éclosion de leur potentiel, l’épanouissement de leur personnalité et l’obtention de résultats scolaires de très haut niveau.